Certaines personnes rapportent des inconforts digestifs tels que des maux de ventre, des ballonnements ou des diarrhées lors de la consommation d’alcool!

Mais que dit la science sur l’effet de l’alcool sur ces symptômes digestifs?

Alcool et symptômes digestifs

• De nombreuses personnes remarquent que l’alcool provoque des selles urgentes même après une consommation modérée. Cela n’a rien d’étonnant : l’alcool agit comme un irritant et accélère le transit intestinal (1)! De plus, l’alcool est une toxine que le corps cherche à éliminer rapidement.
• L’alcool peut aussi favoriser le reflux gastro-œsophagien (RGO) ou les brûlements d’estomac, car il stimule la sécrétion d’acide gastrique et affaiblit le sphincter œsophagien inférieur, augmentant les risques de reflux (1).
• L’augmentation de l’alcoolémie (quantité d’alcool dans le sang) diminue la production de pepsine, une enzyme essentielle à la digestion des aliments (4). Une diminution de la pepsine peut ralentir la digestion, entraînant une fermentation accrue des aliments, des gaz et des ballonnements. Cette réduction peut aussi irriter les parois intestinales et provoquer des diarrhées (4).

Nouvelles recommandations sur la consommation d’alcool

Depuis 2023, le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (2) a émis un nouveau rapport sur les risques liés à l’alcool. Selon ce rapport, les risques de santé augmentent de façon modérée avec une consommation hebdomadaire de 3 à 6 verres. Cela souligne l’importance de réduire sa consommation pour préserver la santé globale.

Référence : Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (2023) (2)

Microbiote intestinal et alcool

Au-delà des symptômes digestifs, l’alcool a des effets sur le microbiote intestinal.

Une grande consommation d’alcool a été associée à (5)(6):
• Altération du microbiote intestinal (dysbiose) et une surcroissance bactérienne
• Processus inflammatoires
• ↓ Bacteroidetes, Firmicutes
• ↑ Proteobacteria, Enterococacceae, Streptococcaceae

Les études rapportent que l’impact de l’alcool sur la santé est direct via l’éthanol et indirectement par l’implication dans l’altération du microbiote (dysbiose intestinale) (6). Les changements du microbiote provoqués par l’alcool peuvent contribuer à augmenter la perméabilité intestinale et l’inflammation hépatique (du foie) (3).

Est-ce que tous les alcools ont le même impact sur le microbiote?

Les effets de l’alcool varient selon le type consommé (5). Des études avec peu de sujets ont constaté des changements favorables lors de la consommation de vin rouge par la présence de polyphénols (5). En effet, les polyphénols sont considérés comme des prébiotiques pour les bactéries intestinales!
De plus, la consommation modérée de boissons fermentées contenant des micro-organismes, des composés bioactifs et de faibles quantités d’alcool (ex. kombucha) peut avoir des effets potentiels sains sur le microbiote (6).

Conseils pour réduire les symptômes digestifs liés à l’alcool

• Boire en mangeant : moins irritant pour l’estomac que de boire à jeun. Faites attention lors des 5 à 7!
• Réduire les quantités d’alcool consommées et favoriser les versions sans alcool.
• Alterner entre les boissons alcoolisées et non-alcoolisées.
• Réduire les apports en sucres ajoutés (jus, sirop, boissons gazeuses) qui peuvent aussi augmenter les symptômes digestifs comme les ballonnements et les gaz.
• Faire attention aux liquides pétillants (eau pétillante, tonique) qui peuvent causer des ballonnements chez certains.
• Limiter les ajouts acides (jus de citron, de limes, d’orange, de pamplemousse) qui favorisent déjà les reflux chez les gens sensibles.
• Boire de l’eau entre les consommations.

Recettes Mocktail 

En conclusion

• L’alcool peut provoquer des symptômes digestifs chez tout le monde, en particulier chez les gens ayant déjà des troubles digestifs comme le syndrome de l’intestin irritable (SII) (souvent appelé côlon irritable) ou les maladies inflammatoires de l’intestin (MII).
• Favoriser une consommation modérée pour aider à réduire les impacts. Le vin rouge et le kombucha sont à privilégier en raison de leurs effets potentiellement bénéfiques.
• Pour bien comprendre l’impact de l’alcool et des autres aliments sur vos symptômes digestifs, consultez une nutritionniste pour des conseils personnalisés sur la santé digestive.

Références

(1) Bode et Bode (1997) Alcohol’s role in gastrointestinal tract disorders. Alcohol Health Res World 21( 1 ):76-83. PMID: 15706765; PMCID: PMC6826790.
(2) Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (2023) Résumé grand public des Repères canadiens sur l’alcool et la santé : boire moins, c’est mieux (infographie), en ligne, consulté novembre 2024, https://www.ccsa.ca/fr/resume-grand-public-des-reperes-canadiens-sur-lalcool-et-la-sante-boire-moins-cest-mieux.
(3) Cryan et al. (2019) The Microbiota-Gut-Brain Axis. Physiol Rev Oct 1;99( 4 ):1877-2013.
(4) Éduc alcool. Alcool et santé. L’alcool et le corps humain. 2006.
(5) Engen et al. (2015) The Gastrointestinal Microbiome: Alcohol Effects on the Composition of Intestinal Microbiota. Alcohol Res 37( 2 ):223-36. PMID: 26695747; PMCID: PMC4590619.
(6) Nova et al. (2022) The Influence of Dietary Factors on the Gut Microbiota. Microorganisms Jul 7;10( 7 ):1368.

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