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Diverticulose : La présence discrète de bulles dans l’intestin

La diverticulose décrit simplement l’état d’une personne porteuse de diverticules. Les diverticules ressemblent à de minuscules poches, qui se forment le long des couches internes du côlon (la muqueuse et la sous-muqueuse) le plus souvent vers la phase terminale du gros intestin (5)(6)(14).

Il est important de comprendre que la diverticulose n’est généralement pas une maladie. La grande majorité des personnes porteuses de diverticuloses vivent sans aucun symptôme. Elles ignorent souvent leur présence et la diverticulose est fréquemment constatée par hasard lors d’examens médicaux réalisés pour d’autres raisons.

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Diverticulite : Quand l'inflammation se déclare

La cause principale d’une diverticulite est la perforation d’un diverticule (16). Cette perforation, même minime, permet aux bactéries et aux matières fécales de s’échapper dans la paroi du côlon et les tissus environnants, déclenchant une réaction inflammatoire. Dans les cas les plus graves, cette inflammation peut s’étendre, entraînant la formation d’abcès (des collections de pus) ou de fistules (des connexions anormales entre le côlon et d’autres organes) (6).

Ainsi, la diverticulite est une l’inflammation d’un ou de plusieurs de ces diverticules. Cette inflammation enclenche une réponse du système immunitaire et se manifeste typiquement par un trio de symptômes (11) :

  • Douleur : Souvent intense et localisée dans la partie inférieure gauche de l’abdomen ;
  • Fièvre : Signe d’une réaction inflammatoire et potentiellement d’une infection ;
  • Leucocytose : Une augmentation anormale du nombre de globules blancs dans le sang, indiquant que le corps combat une infection ou une inflammation importante.
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Traitement de la crise aiguë

La diverticulite aiguë nécessite une prise en charge médicale rapide, généralement à l’hôpital. Le traitement repose généralement sur des antibiotiques pour combattre l’infection et des analgésiques pour soulager la douleur. Pendant la phase active de l’inflammation, un régime liquide et/ou sans résidu est souvent conseillé, de manière temporaire, pour mettre le côlon au repos (5)(11). Il est crucial de consulter un.e nutritionniste pour une application adéquate et équilibrée de ce régime.

À la suite de cette phase active, l’intégration d’aliments solides et l’augmentation progressive des fibres sont souhaitables.

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Prévenir la diverticulite : Le rôle de l'alimentation

La récidive de la diverticulite est une préoccupation fréquente touchant, environ 20 à 30 % des personnes ayant déjà subi une crise (16). Bien qu’il n’existe pas de « régime miracle » pour prévenir l’apparition initiale des diverticulites, l’adoption de certaines habitudes alimentaires semble jouer un rôle crucial dans la prévention des crises de diverticulite.

Les données scientifiques actuelles mettent en lumière plusieurs aspects importants :

Les fibres alimentaires : un allié protecteur

De nombreuses études ont associé une consommation élevée de fibres alimentaires à une diminution du risque de diverticulite (16). Les fibres, qu’elles soient solubles ou insolubles, contribuent à la santé intestinale en régularisant le transit et en favorisant un environnement colique (de l’intestin) sain (16).

Le régime occidental : un facteur de risque

Un régime alimentaire typiquement occidental, riche en viandes rouges et transformées, en aliments ultra-transformés, en céréales raffinées, en sucreries et en graisses saturées, est associé à un risque accru de diverticulite (2)(16).

La viande rouge : à consommer avec modération

Une consommation élevée de viande rouge semble également augmenter le risque de diverticulite (4). Substituer la viande rouge par de la volaille ou du poisson pourrait être une stratégie bénéfique (4).

Alcool : des liens incertains

Les études sur l’impact de la consommation d’alcool sur les complications diverticulaires sont contradictoires (16). Cependant, selon les repères canadiens sur l’alcool, toute diminution de sa consommation est favorable à la santé (1).

Contrairement à une croyance populaire tenace, il n’y a aucune preuve scientifique que la consommation d’aliments durs, pointus, de noyaux ou de graines puisse provoquer la perforation d’un diverticule et déclencher une diverticulite (4)(10). Il n’est donc pas nécessaire d’éviter les fruits ou légumes avec des grains comme les framboises, les fraises, les tomates et les concombres. Au contraire, ces fibres sont plutôt favorables à la santé digestive et à la santé globale.

Mentionnons que les framboises sont un allié au transit intestinal du fait de leur teneur en fibres insolubles (9) :

Par portion de 125 ml (½ t., 84 g)

4,6 g de fibres totales
1,3 g de fibres solubles
3,3, g de fibres insolubles

Pour les gens qui auraient évité ces aliments pendant des années, il est possible que la réintégration de ceux-ci suscite de la peur ou des inconforts que l’on appelle somatiques. En effet, si on a toujours dit que ces aliments étaient à proscrire il se peut que l’on ait développé une peur chronique (ex. anxiété liée à la consommation d’aliments) qui peut entraîner des douleurs abdominales fonctionnelles via l’axe intestin-cerveau, comme observé dans le syndrome de l’intestin irritable (SII) (7). Ce phénomène connu sous le nom de douleurs psychosomatiques pourrait être abordé en consultation avec un professionnel de la santé ainsi que le sujet des hypersensibilités individuelles.

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Le microbiote intestinal : Un acteur clé sous-estimé ?

Le microbiote intestinal, cette immense communauté de micro-organismes qui réside dans l’intestin, émerge comme un acteur potentiellement important dans la pathologie de la diverticulite. Bien que la recherche soit encore en cours, plusieurs mécanismes suggèrent un lien :

Inflammation chronique de bas grade

Quelques études ont mis en évidence des altérations spécifiques de la composition microbienne chez les patients ayant une diverticulite causant un déséquilibre du microbiote intestinal (dysbiose) (12). En effet, cela pourrait contribuer au maintien de l’état inflammatoire (13).

Perméabilité intestinale accrue

Une dysbiose peut altérer la barrière intestinale, la rendant plus perméable. Ces « fuites » bactériennes pourraient exposer la paroi colique à des substances bactériennes, exacerbant l’inflammation (13).

Production de métabolites

Les bactéries intestinales produisent divers métabolites qui influencent l’inflammation et la fonction intestinale (12)(17). Un déséquilibre dans cette production, notamment une diminution des bactéries productrices de butyrate (acides gras à chaîne courte aux propriétés anti-inflammatoires), a été observée chez les patients atteints de maladie diverticulaire et pourrait potentiellement favoriser l’inflammation (3).

Réponse immunitaire

Le microbiote interagit étroitement avec le système immunitaire intestinal (8)(16). Une dysbiose pourrait perturber cette interaction, contribuant à une réponse inflammatoire inappropriée dans la diverticulite (12).

Il est crucial de souligner que la recherche sur le rôle précis du microbiote dans la diverticulite est encore en cours. Identifier les espèces bactériennes spécifiques impliquées et comprendre les mécanismes exacts nécessitent des études plus approfondies.

Pour les gens qui auraient des questions ou qui souhaiteraient optimiser leur santé digestive à la suite d’une diverticulite, il importe de s’informer de sa situation auprès de son médecin traitant et de s’assurer d’avoir un accompagnement nutritionnel personnalisé. Prendre soin de son intestin, c’est investir dans son bien-être global.

À retenir

  • La diverticulose est fréquente et souvent silencieuse.
  • L’alimentation riche en fibres, pauvre en viandes rouges et variée peut protéger contre la diverticulite.
  • Toutes les noix et les fruits, incluant ceux à petites graines ne sont pas à bannir, bien au contraire !
  • Le microbiote intestinal est un acteur clé de la santé digestive.
  • Un accompagnement personnalisé par un professionnel de la nutrition est recommandé pour toute adaptation de son alimentation.

Références

(1) Association canadienne pour la santé mentale. Résumé grand public des repères canadiens sur l’alcool et la santé: Boire moins, c’est mieux [Internet]. Ottawa (ON): Gouvernement du Canada; [cité 2025 Mai 21]. Disponible à: https://www.ccsa.ca/fr/resume-grand-public-des-reperes-canadiens-sur-lalcool-et-la-sante-boire-moins-cest-mieux 
(2) Astudillo AA, Mayrovitz HN. The Gut Microbiome and Cardiovascular Disease. Cureus. 2021 Apr 16;13(4):e14519. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34007770/ 
(3) Cameron R, Duncanson K, Hoedt EC, Eslick GD, Burns GL, Nieva C, Keely S, Walker MM, Talley NJ. Does the microbiome play a role in the pathogenesis of colonic diverticular disease? A systematic review. J Gastroenterol Hepatol. 2023;38(7):1028-1039. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36775316/ 
(4) Carabotti M, Falangone F, Cuomo R, Annibale B. Role of Dietary Habits in the Prevention of Diverticular Disease Complications: A Systematic Review. Nutrients. 2021 Apr 14;13(4):1288. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33919755/ 
(5) Centre hospitalier universitaire de Québec. Diverticulite [Internet]. Québec (QC): Centre hospitalier universitaire de Québec; [cité 2025 Mai 21]. Disponible à: https://www.chudequebec.ca/getmedia/ec5e458b-c18b-48d7-9245-7719f1c00780/823_14_070_diverticulite_PDF.aspx 
(6) Centre hospitalier de l’Université de Montréal. Diverticulite [Internet]. Montréal (QC): Centre hospitalier de l’Université de Montréal; [cité 2025 Mai 21]. Disponible à: https://www.chumontreal.qc.ca/sites/default/files/2023-11/994-1-diverticulite.pdf 
(7) Drossman DA, Hasler WL. Rome IV-functional GI disorders: Disorders of gut-brain interaction. Gastroenterology. 2016;150:1257–61. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27147121/ 
(8) Gibson GR, Hutkins R, Sanders ME, Prescott SL, Reimer RA, Salminen SJ, et al. Expert consensus document: The International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics (ISAPP) consensus statement on the definition and scope of prebiotics. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2017;14(8). https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28611480/ 
(9) Gouvernement du Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs (FCÉN) [Internet]. Ottawa (ON): Gouvernement du Canada; 2019 [cité 2025 Mai 21]. Disponible à: https://aliments-nutrition.canada.ca/cnf-fce/?lang=fre 
(10) Hawkins AT, Wise PE, Chan T, Lee JT, Glyn T, Wood V, Eglinton T, Frizelle F, Khan A, Hall J, Ilyas MIM, Michailidou M, Nfonsam VN, Cowan ML, Williams J, Steele SR, Alavi K, Ellis CT, Collins D, Winter DC, et al. Diverticulitis: An Update From the Age Old Paradigm. Curr Probl Surg. 2020;57(10):100862. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33077029/ 
(11) Peery AF, Shaukat A, Strate LL. AGA Clinical Practice Update on Medical Management of Colonic Diverticulitis: Expert Review. Gastroenterology. 2021 Feb;160(3):906-911.e1. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33279517/ 
(12) Piccioni A, Franza L, Vaccaro V, Saviano A, Zanza C, Candelli M, et al. Microbiota and Probiotics: The Role of Limosilactobacillus Reuteri in Diverticulitis. Medicina (Kaunas). 2021;57(8):802. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34441008/ 
(13) Reitano E, Francone E, Bona E, Follenzi A, Gentilli S. Gut Microbiota Association with Diverticular Disease Pathogenesis and Progression: A Systematic Review. Dig Dis Sci. 2023;68(3):913–21. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35796855/ 
(14) Sante SagLac. Diverticulite [Internet]. Saguenay (QC): Sante SagLac; 2019 Nov [cité 2025 Mai 21]. Disponible à: https://santesaglac.gouv.qc.ca/medias/2019/11/DSM_diverticulite_20-02-19.pdf 
(15) Schultz JK, Azhar N, Binda GA, Barbara G, Biondo S, Boermeester MA, et al. European Society of Coloproctology: guidelines for the management of diverticular disease of the colon. Colorectal Dis. 2020;22 Suppl 2:5–28. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32638537/ 
(16) Strate LL, Morris AM. Epidemiology, Pathophysiology, and Treatment of Diverticulitis. Gastroenterology. 2019;156(5):1282–98.e1. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30660732/ 
(17) Tursi A, Papa V, Lopetuso LR, Settanni C R, Gasbarrini A, Papa A. Microbiota Composition in Diverticular Disease: Implications for Therapy. Int J Mol Sci. 2022;23(23):14799. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36499127/ 

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