On connaît de plus en plus les conséquences d’une alimentation ultra-transformée sur la santé cardiovasculaire et métabolique. De plus en plus d’études tendent à démontrer l’action de ses aliments sur le microbiote intestinal !
Le microbiote intestinal
Le microbiote intestinal constitue l’ensemble des bactéries, de virus et de levures qui habitent dans l’intestin. Il est composé de 100 000 milliards de micro-organismes. La composition du microbiote intestinal est unique à chaque individu et dépend de plusieurs facteurs comme la génétique, l’alimentation, le stress et l’activité physique. Un microbiote dit « sain » est peuplé d’une abondance de microorganismes diversifiés.
Les aliments ultra-transformés et le microbiote
Une alimentation faible en nutriments bénéfiques pour la santé digestive comme les fibres et les bons gras et à l’inverse élevée en aliments riches en gras et en sucres raffinés modifie le type de bactéries présentes dans le système digestif. Tout cela diminue les bactéries dites “saines” et par conséquent, la production des métabolites (tels les AGCC) bénéfiques à la santé globale et à l’intégrité de la muqueuse intestinale.
L’abondance d’aliments ultra-transformés et riches en sucres et en gras favorisent certaines bactéries “négatives” libérant des métabolites peu désirables à l’effet pro-inflammatoire augmentant la perméabilité de la barrière intestinale. Cet espace grandissant entre les cellules épithéliales constitue une porte d’entrée potentielle aux substances indésirables.
L’axe intestin-cerveau et les aliments ultra-transformés
Le lien bidirectionnel entre l’intestin et le cerveau est de plus en plus étudié. En effet, le cerveau et l’intestin sont liés entre eux par différentes voies de communication.
L’intestin contribue aussi au métabolisme des neurotransmetteurs qui peuvent, par la suite, modifier la fonction et les comportements du cerveau.
Par exemple, les cellules L produisent deux hormones (peptide-1 (GLP) et le peptide YY (PYY)) régulant l’appétit, par leur action diminuant la vidange gastrique et par conséquent, contribuant à l’effet de satiété. D’ailleurs, des études ont noté une diminution de GLP-1 et PYY lors de la consommation d’aliments ultra-transformés sur une base quotidienne. Cette diminution, influençant les signaux de faim et de satiété et la régulation de l’insuline, pourrait contribuer au développement de maladies métaboliques.
Le schéma suivant illustre la cascade d’évènements possibles pouvant survenir dans le cas d’une modification du microbiote intestinal lors de la consommation d’aliments riches en gras, en sucre, en sel et en additifs.
Que doit-on en retenir ?
Les choix alimentaires ont une influence sur la composition du microbiote intestinal, lui-même modulateur de la santé digestive. Les données actuelles démontrent l’effet pro-inflammatoire des aliments ultra-transformés et leurs effets potentiellement néfastes sur la santé globale et sur l’intégrité de la barrière intestinale. En bref, visez une variété d’aliments frais, peu transformés, colorés et riches en nutriments peut s’avérer bénéfique !
Références
- Cheng, Z., Zhang, L., Yang, L., & Chu, H. (2022). The critical role of gut microbiota in obesity. Frontiers in endocrinology, 13, 1025706. https://doi.org/10.3389/fendo.2022.1025706
- Fouesnard, M., Zoppi, J., Petera, M., Le Gleau, L., Migné, C., Devime, F., Durand, S., Benani, A., Chaffron, S., Douard, V., & Boudry, G. (2021). Dietary switch to Western diet induces hypothalamic adaptation associated with gut microbiota dysbiosis in rats. International journal of obesity (2005), 45(6), 1271–1283. https://doi.org/10.1038/s41366-021-00796-4
- Fulton, S., Décarie-Spain, L., Fioramonti, X., Guiard, B., & Nakajima, S. (2022). The menace of obesity to depression and anxiety prevalence. Trends in endocrinology and metabolism: TEM, 33(1), 18–35. https://doi.org/10.1016/j.tem.2021.10.005
- Gentile, F., Doneddu, P. E., Riva, N., Nobile-Orazio, E., & Quattrini, A. (2020). Diet, Microbiota and Brain Health: Unraveling the Network Intersecting Metabolism and Neurodegeneration. International journal of molecular sciences, 21(20), 7471. https://doi.org/10.3390/ijms21207471
- Guo, M., Peng, J., Huang, X., Xiao, L., Huang, F., & Zuo, Z. (2021). Gut Microbiome Features of Chinese Patients Newly Diagnosed with Alzheimer’s Disease or Mild Cognitive Impairment. Journal of Alzheimer’s disease : JAD, 80(1), 299–310. https://doi.org/10.3233/JAD-201040
- Liang, S., Wu, X., & Jin, F. (2018). Gut-Brain Psychology: Rethinking Psychology From the Microbiota-Gut-Brain Axis. Frontiers in integrative neuroscience, 12, 33. https://doi.org/10.3389/fnint.2018.00033
- Mariath, A. B., Machado, A. D., Ferreira, L. D. N. M., & Ribeiro, S. M. L. (2022). The possible role of increased consumption of ultra-processed food products in the development of frailty: a threat for healthy ageing?. The British journal of nutrition, 128(3), 461–466. https://doi.org/10.1017/S0007114521003470
- Martínez Leo, E. E., & Segura Campos, M. R. (2020). Effect of ultra-processed diet on gut microbiota and thus its role in neurodegenerative diseases. Nutrition (Burbank, Los Angeles County, Calif.), 71, 110609. https://doi.org/10.1016/j.nut.2019.110609
- Mooli, R. G. R., Mukhi, D., Pasupulati, A. K., Evers, S. S., Sipula, I. J., Jurczak, M., Seeley, R. J., Shah, Y. M., & Ramakrishnan, S. K. (2022). Intestinal HIF-2α Regulates GLP-1 Secretion via Lipid Sensing in L-Cells. Cellular and molecular gastroenterology and hepatology, 13(4), 1057–1072. https://doi.org/10.1016/j.jcmgh.2021.12.004
- Song, X., Wang, L., Liu, Y., Zhang, X., Weng, P., Liu, L., Zhang, R., & Wu, Z. (2022). The gut microbiota-brain axis: Role of the gut microbial metabolites of dietary food in obesity. Food research international (Ottawa, Ont.), 153, 110971. https://doi.org/10.1016/j.foodres.2022.110971
- Thursby, E., & Juge, N. (2017). Introduction to the human gut microbiota. The Biochemical journal, 474(11), 1823–1836. https://doi.org/10.1042/BCJ20160510
- Wang, H. X., & Wang, Y. P. (2016). Gut Microbiota-brain Axis. Chinese medical journal, 129(19), 2373–2380. https://doi.org/10.4103/0366-6999.190667