L’indice de masse corporelle (IMC) est souvent utilisé comme référence lorsqu’on parle de poids et de santé.

Mais est-il réellement un indicateur fiable pour évaluer les risques de santé et le bien-être général? Cet article explore les limites et les avantages de l’IMC, tout en proposant des alternatives pour mieux évaluer la santé.

Comprendre l’IMC et ses catégories

L’IMC est un outil d’indicateur de risque pour la santé (4). Selon l’OMS, l’IMC est un marqueur de substitution de l’adiposité (accumulation de graisse) (3).

Il se calcule ainsi (4) :

Poids (en kg) / taille (en m) 2

Il se catégorise en différents groupes (4) :

Classification

Catégorie de l’IMC (kg/m2)

Poids insuffisant
< 18,5
Poids normal
18,5-24,9
Excès de poids/surplus de poids
25,0-29,9
Obésité de classe I
30,0-34,9
Obésité de classe II
35,0-39,9
Obésité de classe III
> 40

Les impacts d’un IMC élevé sur la santé

Un IMC supérieur à la normale est souvent associé à divers problèmes de santé, notamment (1)(3)(4):

R
Diabète de type 2
R
Hypertension artérielle
R
Marqueurs lipidiques : cholestérol et triglycérides élevés
R
Maladies cardiovasculaires
R
Stéatose hépatique non alcoolique (foie gras)
R
Apnée du sommeil

Cependant, il est important de souligner que certains individus ayant un IMC élevé peuvent être en parfaite santé métabolique, ce qui remet en question la fiabilité de cet indicateur.

Les limites de l’IMC : un outil imparfait

Bien que l’IMC soit un indicateur largement utilisé, il présente plusieurs limites :

Outil pour les populations et non individuel

L’IMC peut être utile comme indicateur de santé des populations, mais est moins utile pour les individus (2). À l’échelle individuelle, l’IMC n’est qu’un élément d’une évaluation globale de la santé (2)(4).

N’est pas une mesure directe de la masse adipeuse

L’IMC ne considère pas la répartition du poids dans le corps (2)(4). Il ne permet pas de différencier la masse adipeuse de la masse musculaire (2).

Par exemple, un athlète avec une forte masse musculaire pourrait être catégorisé en excès de poids selon l’IMC, bien qu’il ait peu de graisse corporelle.

Outils pour les adultes seulement

L’IMC ne peut pas être utilisé pour les personnes de moins de 18 ans (4). Il ne s’applique pas non plus pour les femmes enceintes ou allaitantes (4). Des nuances de classification sont souvent nécessaires pour les gens de plus de 65 ans ainsi que groupes ethniques et raciaux. (4)

Autres indicateurs de santé

Sachant les limites d’interprétation de l’IMC et du poids, il existe d’autres marqueurs à utiliser pour évaluer les risques de santé d’une personne.

Tour de taille

Indicateur de risque pour la santé associé à un excès de graisse abdominale (1)(2)(4)

Selon plusieurs études, le tour de taille est plus « fiable » comme indicateur de santé étant donné qu’une accumulation de gras près des organes (viscéral) est plus « nuisible » pour la santé (1).

Les seuils de 102 cm (40 po) pour les hommes et 88 cm (35 po) pour les femmes sont associés à un risque accru de maladies chroniques (ex. diabète de type 2, hypertension (2)(4).

Marqueurs sanguins et physiques

Glycémie, cholestérol, triglycérides, tension artérielle. (1)(3)

Tous ces marqueurs sont des facteurs de risque de certaines maladies. Ils sont donc à considérer dans le portrait global de la santé métabolique.

Habitudes de vie

Nutrition, activité physique, sommeil, gestion du stress, tabagisme, alcool. (1)(3)

Il est important de considérer toutes les habitudes de vie pour évaluer les risques de santé d’une personne. Limiter l’interprétation au poids et à l’IMC n’est pas adéquat. La santé est influencée par plusieurs facteurs!

On parle d’ailleurs de plus du poids naturel ou poids d’équilibre pour une personne. Ce poids correspond à celui que le corps atteint avec l’adoption de saines habitudes de vie équilibrées (1). Il n’équivaut pas au poids « idéal » basé sur l’IMC ni à un poids atteint avec des habitudes excessives et qui ne sont pas possibles de maintenir dans le temps. Celui peut aussi varier dans le temps entre autres avec l’âge et les changements hormonaux comme la ménopause.

Pour aller plus loin sur l’effet de la ménopause sur le poids, lisez cet article de blogue.

Conclusion : L’IMC, un outil parmi d’autres

  • L’IMC n’est qu’un indicateur parmi d’autres pour évaluer la santé.
  • Privilégiez une vision globale en tenant compte du tour de taille, des habitudes de vie et des marqueurs métaboliques.
  • Ne ciblez pas une perte de poids basée uniquement sur l’IMC, mais plutôt sur des objectifs de santé durable et d’amélioration de la qualité de vie.
  • Le poids naturel ou poids d’équilibre est le poids que le corps se stabilise après l’adoption de saines habitudes de vie (1). Il n’équivaut pas au poids « idéal » basé sur l’IMC.
  • Un accompagnement nutritionnel personnalisé avec une nutritionniste-diététiste vous permettra de mettre en place de saines habitudes de vie et de ne pas focusser sur un chiffre en particulier et sur la perte de poids à tout prix!

Références

(1) Obésité Canada (2020) L’obésité chez l’adulte : ligne directrice de pratique clinique, ligne directive. https://www.cmaj.ca/content/cmaj/192/49/E1757.full.pdf 
(2) ODNQ (2024) L’état de la science en matière d’approches de traitement visant la perte de poids chez l’adulte. https://odnq.org/nouvelles/letat-science-approches-traitements-visant-perte-poids-chez-ladulte/ 
(3) OMS (2024) Obésité et surpoids. Page consultée en ligne : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/obesity-and-overweight#:~:text=Pour%20les%20adultes%2C%20l’OMS,%C3%A9gal%20ou%20sup%C3%A9rieur%20%C3%A0%2030 
(4) Santé Canada (2003) Lignes directives canadiennes pour la classification du poids chez les adultes. https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/aliments-nutrition/saine-alimentation/poids-sante/lignes-directrices-classification-poids-chez-adultes/guide-reference-rapide-intention-professionnels.html 

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